Les conseils à l’Occupé

La rue de Rivoli et ses hôtels réquisitionnés par les Allemands.Les Conseils à L’occupé paraissent à Paris dès les premiers jours de l’Occupation. En juillet 1940, Jean Texcier militant socialiste, se dit profondément ulcéré par la présence allemande et par l’attitude des Parisiens à l’égard des Occupants. D’où son idée de rédiger trente-trois "Conseils à l’Occupé" destinés aux Français pour les faire réfléchir sur la conduite à tenir, face à une situation humiliante.

Cet écrit paru début août n’est pas le seul, il appartient aux tout premiers tracts clandestins circulant sous le manteau comme des papillons, des prières, des poésies, "le traité des maladies contagieuses", "les Prophéties de Sainte-Odile…"  Sous un mode humoristique, Jean Texcier veut faire comprendre à ses lecteurs que tout n’est pas acceptable d’où le ton de connivence qu’il emploie envers eux, en les interpellant et en les tutoyant. Il n’hésite pas à multiplier les mots d’esprit pour réveiller la conscience assoupie de ses compatriotes et les aider à adopter un jugement sain face à la correction des Occupants. Chaque fois qu’il le peut, il colle au plus près de la situation et en tire un conseil. L’une de ses invitations lancées aux Parisiens concerne la diffusion de ses écrits. Il invite ceux qui ont les précieux feuillets entre leurs mains à les recopier le plus discrètement possible pour les distribuer autour d’eux avec ce clin d’œil complice "bonne occupation pour des occupés".

Des extraits ont été lus par Maurice Schumann à la BBC. Agnès Humbert qui appartient au groupe du Réseau du Musée de l’homme explique dans ses Mémoires, avoir eu entre ses mains le 17 août 1940 le document, l’avoir recopié et diffusé. Parmi les commentaires et les conseils que l’auteur relève, outre l’admiration portée aux Anglais, figure un redressement moral, la dignité, essentiels dans les épreuves que les Français vont traverser.