Impression et diffusion de Libération-Nord

imprimerie clandestineSi donner un chiffre des lecteurs s’avère difficile, en revanche on relève, à plusieurs reprises, des conseils pour étendre la diffusion. Dès le numéro 8 du 19 janvier 1941, on peut lire en page 4 :  "Ne vous contentez pas de lire ce journal, mais faites-le circuler, recopiez-le, faites circuler les copies parmi vos amis, recommandez-leur de faire de même". Fin 1941, la propagande reste la tache première des adhérents au mouvement qui sont invités à distribuer le journal à des personnes de confiance et à constituer des chaînes.

Après l’avoir recopié en six ou sept exemplaires en utilisant une machine à écrire soit eux-mêmes, soit en demandant ce service à un ami sûr, le journal continue à paraître envers et contre tout. Rien n’est laissé au hasard pour éviter que l’on reconnaisse trop vite les caractères de la machine. Il est conseillé de détruire l’exemplaire reçu et d’en taper un autre. En mai 1942, le rédacteur n’hésite pas à écrire qu’il faut reproduire le journal par tous les moyens allant jusqu’à proclamer :  "Notre tirage est fonction de votre courage".

Grâce à Christian Pineau et à Yvonne Tillaut-Houben, le journal clandestin paraît à jour fixe toutes les semaines ce qui permet d’établir des contacts en zone occupée. Le recopiage fonctionne à plein. Charles Laurent réussit à trouver une nouvelle ronéo à la Fédération de Fonctionnaires d’où une augmentation du tirage de Libération-Nord qui atteint bientôt une centaine d’exemplaires en 1941. C’est le seul des organes de résistance à paraître chaque semaine sans interruption et à compter à ce titre 190 numéros.


A partir du printemps 1942, c’est Jean Texcier et Jean Cavaillès qui assurent la relève puis après l’arrestation de ce dernier, Jean Texcier en est le rédacteur en chef. Quant à la distribution de l’hebdomadaire, elle est assurée par les responsables départementaux grâce à son implantation dans l’action syndicale, les administrations, la SNCF, les PTT, l’EDF les organismes de sécurité sociale et la police.