Parcours

Résister sous l’occupation, Libération-Nord 1940-44 (28 septembre 2012  et 27 janvier 2013)

Grâce à Christian Pineau et à Yvonne Tillaut-Houben, le journal paraît régulièrement tous les dimanches ce qui permet d’établir des contacts en zone occupée. Le recopiage fonctionne à plein. Charles Laurent, secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires, réussit à trouver une nouvelle ronéo au sein de la Fédération qui permet de tirer le journal à une centaine d’exemplaires en 1941. Par l’intermédiaire d’un ami, Pineau a trouvé une situation au ministère du Ravitaillement où il est chargé de créer un bureau des Statistiques. En tant que chef de bureau, il obtient un ausweiss (laissez-passer) pour son travail ce qui facilite ses voyages quasi hebdomadaires en zone non-occupée.

Pour Libération-Nord, cela autorise l’établissement de liens avec les mouvements de zone sud. Sont approchés tour à tour Emmanuel d’Astier, chef de Libération-Sud et Jean Cavaillès,co-fondateur du mouvement, qui rejoint Paris où il est nommé professeur à la Sorbonne et devient une recrue de choix. Quant à Henry Frenay, chef de Combat, lui aussi contacté, il ne condamne la politique du Maréchal que début 1942. L’attitude de Libération-Nord se situe à l’opposé. Dans le journal, il est très vite question “d’opérette vichyssoise” (n°17, 23 mars 1941); on n’hésite pas à critiquer la politique intérieure du gouvernement de Vichy que Pineau condamne en des termes sévères écrivant “Vichy, c’est l’Allemagne” (n°24, 18 mai 1941, n °33, 20 juillet 1941).

La parution régulière du journal clandestin structure le mouvement et en favorise le développement par le recrutement de militants.

Christian Pineau (1904-1995), syndicaliste actif, il est de 1936 à 1939, secrétaire adjoint de la Fédération confédérée des employés de banque et secrétaire du conseil économique de la CGT en 1938 et 1939.
Interview réalisée le 20 novembre 1992 par la société Transatlantic Vidéo et Philippe Ragueneau pour le Musée du Général Leclerc et Musée Jean Moulin de la Ville de Paris.

Libération N° 1 (1/12/1940)