Le ravitaillement

Tout fait défaut en ces temps d’Occupation. Les vitrines sont inexorablement vides.Dans cette France où l’Occupant réquisitionne le beurre, le sucre, la viande… tout vient à manquer. Dès l’automne 1940, des cartes d’alimentation apparaissent et deviennent indispensables pour se procurer du pain et les denrées nécessaires attribuées suivant un système de points - fonction de l’âge et du travail.

En janvier 1941, la population ne peut obtenir de chaussures sans bons avant la mise en circulation d’une carte, complétée à l’été 1941 par une carte de vêtements. Dès lors, c’est un véritable casse-tête pour les résistants qui utilisent de fausses identités. Par le truchement de mairies acquises à leur cause, ils sont équipés d’un jeu entier de cartes plus ou moins bien imitées. Ainsi, Odette Pilpoul secrétaire générale adjointe à la mairie du 3e arrondissement vient en aide aux résistants et aussi aux Juifs persécutés en fournissant des faux papiers. Marie-Cécile Deleuse, agent de liaison de Jean Gosset en fabrique aussi pour les agents bretons de son entourage.

À partir de 1943, lors de la création dans le Morbihan du maquis de Poulmain dirigé par Pierre Ferrand, les hommes sont logés et ravitaillés par une famille de fermiers, les Labourer. Ceux qui les aident courent de gros risques comme ce père de famille arrêté et fusillé sur place après avoir été torturé. Boulangers et épiciers alentour sont mis à contribution. Avec le pain, la nourriture est souvent composée de pâtes et de pommes de terre quand il y en a. Pour se procurer des vivres, des vêtements chauds, des chaussures il arrive que les maquisards comme ceux du groupe d’Hennebont (Morbihan) organisent des coups de main sur des stocks allemands. Ils vont même jusqu’à se procurer des motos et des bicyclettes.